Sur la petite scène de la Maroquinerie, dans le 20è arrondissement de Paris, arrive un petit bonhomme fringué d'un tee-shirt violet ultra large et ultra long, d'un chapeau melon, de chaussettes aux rayures noires et blanches et d'un baggy quasi invisible. Ce petit bonhomme s'appelle Julien Decroix, plus connu sous le pseudonyme de Soan, révélé et jeté par l'émission de télé-crochet La Nouvelle Star sur M6.
Il commence son concert par Parisienne, un petit bijou de son premier album Tant pis, qui permet au public de se laisser aller. S'ensuit un bonjour timide avant A tire d'aile, single de son dernier album clairement autobiographique, Sous les yeux de Sophie. Et, au fil de la soirée, un Soan qui n'hésite pas à se lâcher, à communiquer avec le public, à blaguer, à rire, à s'excuser et qui, surtout, ne lâche pas sa bière. Ou devrais-je dire, ses bières. De l'alcool sans effet sur sa voix, sans effet sur la qualité, seulement un effet sur son humeur : de la joie à plein poumon.
Un concert sincère et bien huilé malgré quelques moments de flottements. J'en retiens surtout une séquence émotion remarquable. Elle débute par un temps suspendu grâce à une reprise de Mano Solo où cet écorché vif, décédé il y a deux ans maintenant, revit. S'enchainent les balades écrites par Soan, Inchalleluia, Putain de Ballerine, Make me sober, simplement accompagnées d'une guitare et d'un piano. D'une pureté étonnante.
La fin du concert arrive déjà et, peut-être légèrement aidé par l'alcool, c'est à cet instant que Soan se dévoile et montre enfin sa fragilité, son envie de réussir et sa reconnaissance à un public fidèle. Deux chansons en rappel prévues et c'est la fin. Mais c'est ne pas connaitre le personnage qui n'en fait qu'à sa tête. Surtout pour cette dernière à Paris. Soan revient et enchaine trois morceaux. Un moment de partage et de déchainement mais surtout un moment où il donne tout son amour à un public qui ne le lâchera jamais. Un grand artiste -et je ne parle pas de sa taille- qui mérite de grandes et belles salles. Un Olympia peut-être ? On espère et on attend.
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