lundi 28 novembre 2011

José Carlos Martinez, le plus français des bailarín espagnols


Le 9 juillet 2011

La dernière représentation des Enfants du paradis au Palais Garnier, le 15 juillet 2011, marque au fer rouge le départ du danseur et chorégraphe José Carlos Martinez de l’Opéra de Paris. Ce ballet, inspiré du film homonyme du tandem Carnet-Prévert, est une création de cet espagnol dans lequel il interprète, pour ses adieux, le pantomime Baptiste, éternel amoureux de la flamboyante Garance. Une étoile filant vers un nouveau destin.

José Martinez, le chorégraphe
José Martinez ne s’est pas lancé seul dans cette incroyable aventure. Touchée par sa créativité, Brigitte Lefèvre, directrice de la Compagnie de l’Opéra, lui propose en 2008 de prendre en charge l’adaptation des Enfants du paradis. Un défi grandiose pour un homme qui ne recule devant rien. Les pas se créent peu à peu dans sa tête, les formations et les variations se dessinent sur le papier. Un travail qui prend du temps pour un résultat à la hauteur de la photographie et des dialogues du film. Ces dialogues, mythiques, sont traduits par les mouvements, les gestes et les expressions des visages : le langage du corps au service de la parole. Par son ballet, José Martinez retranscrit le spectacle et la magie du film en impliquant le spectateur dans l’œuvre ; « cela me permet d’avoir 1800 figurants chaque soir ! » avoue-t-il. Pour mettre en place tout cela, le danseur est confronté à une solitude qu’il ne parvient pas à surmonter. Il s’associe alors à son amie et danseuse Arentxa Sagardoy, « le fait d’être deux, ça enrichit le travail ». José Martinez ne s’arrête pas seulement à cette collaboration. Il n’oublie pas sa fidèle partenaire, Agnès Letestu, danseuse étoile depuis 1997 et styliste. Elle confectionne les costumes des Enfants du Paradis en mettant un point d’honneur à la couleur des vêtements. Un film en noir et blanc et pourtant, qui n’a jamais imaginé les tons de la robe de Garance ? Agnès Letestu reste fidèle à l’ambiance de l’œuvre en intégrant des habits des années 1840, « cette manière d’adapter des styles vestimentaires du passé à un ballet contemporain est ma façon de rendre hommage au film de Marcel Carné et de Jacques Prévert ». Les enfants du paradis est le premier travail majeur de José Martinez mais pas pour autant sa première création. En 2002, Mi Favorita pose les prémices de sa carrière de chorégraphe. Un ballet humoristique inspiré des grands noms de la danse classique tels que Béjart, Noureev et Kylian. Déjà, les costumes sont réalisés par son amie Agnès Letestu, toujours près de lui, même lors des adieux du 15 juillet où elle y incarnait Garance. En 2005, il crée Scaramouche pour l’école de danse de l’Opéra, qu'il qualifie d'« une sorte d’escapade rêveuse et ludique ». La même année le solo Parenthèse 1 voit le jour pour Laëtitia Pujol. Avec Delibes Suite, José Martinez rend hommage au compositeur Léo Delibes grâce à ce magnifique pas de deux qu’il dansera, une fois de plus, avec sa princesse Agnès. De nouveau, il propose une création pour l’école de danse en 2009, Ouverture en deux mouvements. D’autres œuvres naissent dans l’imaginaire de cet hidalgo ténébreux comme El Olor de la Ausencia ayant pour contexte la guerre d’Espagne ou encore un ballet sur Marco Polo créé dans le cadre de l’exposition universelle de Shanghai 2010. Son génie pour la chorégraphie, réellement reconnu depuis Les Enfants du paradis, va de pair avec son talent de danseur. 

José Martinez, le danseur
Grâce au rôle de James dans le ballet La Sylphide, il devient étoile la même année que sa muse Agnès Letestu. Son charisme, sa légèreté et son interprétation ont fait de lui l’un des plus talentueux danseurs de sa génération. Une carrière qui débute suite au Concours de Lausanne auquel il reçoit le premier prix en 1987. Suite à sa prestation, l’Opéra de Paris l’intègre dans son école pour un an et l’embauche dans le corps de ballet l’année suivante. Très vite il devient sujet et premier danseur, pour atteindre, dix ans plus tard, le rêve de tous danseurs, celui de toucher les étoiles. Les chorégraphes Pina Bausch et Mats Ek le choisissent pour leur création ; dans Orphée et Eurydice pour la première et Giselle pour le second dans lequel Martinez incarne l'Hilarion de Giselle. Inséparable de l’étoile Agnès Letestu au début de sa carrière à l’Opéra, leurs duos deviendront malheureusement plus rares par la suite. José Martinez se dévoile dans des ballets comme Don Quichotte, Coppélia ou encore Capriccio. Ses apparitions sur scène ne laissent pas indifférent car ce danseur parvient à s’approprier le rôle et à l’incarner avec une extrême justesse. Avec sa longue et svelte silhouette de prince charmant, il touche le cœur du public. Sa technique saupoudrée d’entrechats, de pirouettes et d’arabesques ajoute encore un peu plus de charme à ce merveilleux séducteur. Une rigueur et un sens artistique maîtrisés avec grâce et légèreté qui traduisent parfaitement la beauté de son métier. Autant de qualités récompensées par de prestigieux prix comme le Prix de l’AROP en 1991, le Prix du cercle Carpeaux l’année suivante, le Prix des Arts scéniques d’Espagne en 2005, le Prix Benois de la danse en 2009 pour Les Enfants du Paradis...  José Martinez connait une carrière fulgurante au sein d'un Opéra aux multiples étoiles telles qu'Aurélie Dupont, Manuel Legris, Nicolas Leriche, Marie-Agnès Gillot, Dorothée Gilbert. Il a su imposer son style et prouver qu'il méritait sa place dans ce haut-lieu de la danse. On le croirait même tout droit sorti de l’école de l’Opéra tant il possède toutes les qualités exigées pour entrer dans le théâtre le plus prestigieux du monde. Pourtant, José Martinez est espagnol et débute ses classes dans son pays natal. Des terres ensoleillées qu'il quitte afin de pouvoir lier école et danse. A présent, il délaisse la France qui l'a formé pour retrouver ses origines et devenir le directeur de la Compagnie nationale de danse de Madrid. Il n'oublie pas son pays d'adoption puisqu'il retrouvera les planches en pentes du Palais Garnier l'année prochaine. Un retour aux sources pour un danseur accompli et sereno.

lundi 21 novembre 2011

Svetlana Zakharova in Class... Bien mieux qu'en ballet

Une petite vidéo de danse.
Parce qu'il faut avoir vu ça dans sa vie.


Alors, impressionnés ?




mardi 15 novembre 2011

Mars 2011 : Brèves imaginaires (sans retouche)

Une autre langue
Quand l’inflation devient fellation et code, gode… On se dit que la langue française est mal faite. En tout cas trop compliquée pour certains de nos politiques (n’est ce pas Rachida…). Ou même de nos intellectuels si l’on en croit la déclaration de Frédérique Lefebvre sur le fabuleux livre Zadig et Voltaire. Il serait peut-être nécessaire d’organiser un débat pour changer ce français impossible. Ou même une réforme. 

Le Front Marin
Après le succès des Le Pen aux cantonales, la Marine bleue coule ! Rumeur quand tu nous tiens… Parait-il que la belle blonde ex-avocate vient de tout plaquer. Pourquoi ? Son fiancé, un ancien banquier coulé par la crise devenu plongeur professionnel, essaie de battre le record de Jacques Mayol. Alors c’est par amour qu’elle quitte son père et rejoint les fonds marins…

Mieux vaut rire que…
A quoi servent nos politiciens ? Question légitime quand on voit la gentille Morano confondre Renaud et Renault. Affaire en vogue en mars 2011, l’entreprise automobile s’est empêtrée dans une histoire louche. Alors que le chanteur au foulard rouge et blouson en cuir n’a aucune actualité ! Ah cette Nadine, elle nous fera toujours rire. Ou mourir de désespoir.

Qu’a dit Kadhafi à Monsieur Sarkozy ?
Lorsqu’il était en déplacement à Paris en 2007, on apprend que, sous la tente beige plantée dans le parc de l’Hôtel Marigny, le (ex) leader libyen a confié un joli secret à notre cher (ex) Président de la République. « J’ai eu une aventure avec ta femme ». De rage, le petit Nicolas est monté sur ses grands chevaux et a déclaré « Je te ferai tomber, coûte que coûte ». Effectivement, il s’est décidé. Et ça nous coûte à nous….
 
Au lit Aubry !
Une Sextape de Martine tourne en boucle sur la toile. On la voit, vêtue tout de cuir rose, un loup parme sur le visage et une grande plume blanche dans les cheveux, se déhancher au rythme de la nouvelle version de la Macarena de J-LO. D’une sensualité à faire rougir les plus grandes actrices comme Audrey Hepburn ou Marilyn Monroe, la première secrétaire du PS est loin d’être vulgaire. Accompagnée par un homme non identifiable, ce petit jeu érotique est peut-être une stratégie pour la faire grimper…dans les sondages.

dimanche 6 novembre 2011

Color Seekers : le contraire du jeu en solitaire

Des applications smart-phones en veux-tu en voilà ! On ne compte pas ces petits jeux ou ces idées magiques sans lesquelles on ne pourrait vivre. Et pourtant, cela n'a pas découragé le jeune Guillaume de se lancer dans l'arène. Programmeur à Ubisoft et maintenant à la BNP, cette idée lui trottait dans la tête depuis un bout de temps. Rencontre avec un mordu de jeux vidéos qui tente d'innover et de percer dans cette jungle d'applications en lançant son jeu Color Seekers sur Iphone.

Pourquoi avoir décidé de faire une application et non un jeu internet, par exemple ?
J'aime créer des jeux vidéos. J'avais cette idée en tête de concevoir un jeu différent de ce qui existe déjà sur le marché. C'est un peu ce que l'on nous apprend à l'ENJMIN*. Le smart-phone était le support idéal pour ce jeu parce qu'une caméra amovible y est intégrée. Et puis, il ne faut pas négliger l'aspect financier...

Justement, quel est ce jeu ?
Il s'agit de jouer avec les couleurs de notre environnement. La caméra capte les couleurs et c'est au joueur de les retrouver le plus rapidement possible. C'est assez ludique mais le plus difficile est de regarder comme la caméra : elle voit les couleurs avec la lumière, les ombres que l'œil ne voit pas forcément. Quand on joue, c'est très important de prendre en compte ces critères. C'est ce qui ajoute du piment au jeu après tout !

Comment est venue cette idée ?
A la base, je voulais faire un jeu avec les formes qui nous entourent. Cela est venu du fait que les appareils photos, aujourd'hui, détectent la forme des visages, par exemple. Mais c'était compliqué et long à mettre en place. Alors j'ai décidé de faire ça avec les couleurs. Mon jeu n'est qu'une première version et j'espère que je pourrai l'améliorer avec des versions plus poussées comme jouer avec les formes de notre environnement...

Combien de temps as-tu mis pour la version que tu viens de lancer ?
Le développement a duré huit mois. En regroupant toutes les heures de travail, j'ai dû mettre environ un mois et demi. C'est un travail assez lourd et auquel on pense sans arrêt. On est tout le temps en train de réfléchir dessus, c'est épuisant en fait !

Tu penses que ton application va marcher ?
Pour le moment, elle est encore imparfaite. Comme je le disais il ne s'agit que d'une première version qui mérite que je l'améliore encore. Je souhaite tout de même qu'elle rencontre son public un jour ou l'autre même si le démarrage est lent.

Dis moi ce que ton application a de plus qu'une autre ?
Elle est différente par le mode de jeu. Il existe peu d'applications où la caméra est utilisée. On est en interaction avec notre environnement direct. On peut jouer dans une salle d'attente ou même au travail ! Il ne s'agit pas d'un jeu où notre œil est rivé sur l'écran. Au contraire, l'œil doit être réactif et vif pour capter les couleurs. Je compte sur les gens pour qu'ils s'adaptent à ce mode de jeu parce que c'est grâce à lui que je pense me démarquer.

D'accord, mais sur l'App store, comment tu comptes faire ressortir ton jeu ?
Ah ça c'est une question marketing. Et c'est un secret... Si je te le dis, tout le monde saura comment on doit faire pour être en haut de la liste ! Tout ce que je peux t'avouer c'est que cela n'a rien à voir avec le type de jeu, c'est totalement indépendant.

Vu le nombre d'applications existantes, tu ne crois pas que les gens risquent de s'en lasser ?
Non parce qu'elles sont devenues une partie intégrante des smart-phones. Les gens passent leur temps dessus. Quand ils sont dans le train, par exemple. Certains jouent même devant la télé ! Et si tout cela meurt, je pourrais toujours développer un jeu sur une autre plateforme.

D'ailleurs, en parlant d'une autre application, t'as déjà une petite idée ?
Il y a quelques idées qui trainent mais pour le moment, je me concentre sur celle-ci. Je vais la retravailler pour améliorer le graphisme et apporter de nouveaux modes de jeu. Malheureusement, on ne pense pas à tout au début d'une application. Il faut sans cesse y réfléchir pour apporter des modifications et ne pas lasser le joueur, justement. Les personnes qui créent des applications ont pour habitude de dire "Si tu n'es pas un peu honteux au moment de la sortie de ton application alors c'est que tu l'as sorti trop tard." Je crois que je ne suis pas dans ce cas-là !

*école nationale du jeu et des médias interactifs numériques à Angoulême.