vendredi 7 octobre 2011

Nocturne ambule

           Au coin d'une rue, dans une cours privée ou même sur une façade d'immeuble, l'art est partout. La Nuit Blanche propose des installations cachées ou à la vue de tous. Entre des installations, des néons lumineux, des performances vocales ou des projections, cette nuit permet de découvrir et de rendre l'art contemporain accessible à tous, même au plus réticents. Flash sur cette balade nocturne.

          Je commence par l'Hôtel de ville où je parviens à peine à m'accaparer un guide de la Nuit Blanche.  J'ai l'impression que toute la France s'est donnée rendez-vous ici. Au loin, sur la façade du BHV j'aperçois une grande lumière bleue. Hypnotisant. La lumière ondule sur quatre vingt mètres de long. Magique. La Nuit commence bien. Je continue au Marais, un quartier pétillant et vivant. D'autant plus que la foule est ici aussi au rendez-vous. Ça grouille, ça piétine, ça se bouscule. Des gens partout. Même quand je prends une rue parallèle pour m'isoler un peu, il y a toujours quelqu'un. Jamais seule, trop de monde. 
       Une fois que je parviens à oublier cette masse, je commence à admirer la lumière de Paris, à apprécier la chaleur et à trouver le bonheur. A ce moment, j'avance dans les rues avec un sourire béat, le nez en l'air. J'observe tout, même l'art qui ne se trouve pas dans mon guide : un petit bonhomme noir qui porte la barre blanche du panneau "sens interdit" ou, sur un mur, un visage en relief tirant la langue.













Je me lance et j'entre dans l'espace d'animation des Blancs-Manteaux. J'avance lentement dans ce lieu sombre et  me retrouve face à un yéti orange-rouge devant un haut mur bleu. On dirait une grosse peluche toute douce en train de danser. Je sors de ce lieu à l'ambiance apaisante et calme.

     
       Je continue ma promenade et je tombe sur l'œuvre de Pierre Ardouvin,  "Purple Rain". Je retrouve la foule avec encore plus de monde. La file d'attente est monstrueuse, interminable et se divise en deux de chaque côté de l'entrée de l'Hôtel d'Albret. Je ne crois pas me tromper en affirmant qu'il s'agit de l'œuvre qui a attiré le plus de curieux. Alors je passe devant, je regarde par dessus l'épaule de mon voisin et je tente, tant bien que mal, de sortir de cette cohue. Une fois l'exercice réussi, je cours très vite ! Pour échapper à cette masse compacte. Dans ma course, je croise une autre cours privée. Je jette un coup d'œil et j'aperçois l'œuvre de Vincent Ganivet, "Caténaires". Je n'ai pas fait la queue pour les parapluies violets, alors je ne vais tout de même pas la faire pour cette installation.
         La balade se poursuit et la foule s'évapore. Alors j'entre dans le jardin de l'institut suédois :  la phrase lumineuse "no image yet" y est plantée. Sans intérêt. S'il y en un, je ne le vois pas. Seule bonne surprise : l'herbe ! Une petite pause bien méritée pour les jambes. Pendant mon repos, j'entends les gens dire "tout ça pour ça" "on se fout vraiment de nous" "allez, demi-tour, ça vaut pas le coup". Sur ce coup là, ils ont bien raison.

       
        Après cette petite déception, je décide de changer de quartier. Direction Pigalle pour un cours de French Cancan. Je fais un petit détour par l'ile Saint Louis où une 'chose' est censée se gonfler et se dégonfler sur le quai Bourbon. Grave erreur. Seconde déception. Ni une ni deux, je décide de m'auto-réconforter avec une glace Berthillon. Quel bonheur !

        Une fois devant le lycée Edgar Quinet qui accueille les cours de danse, je change mes plans. Le temps d'attente est long. Trop long. Alors je vais faire un tour à Montmarte pour observer ce ciel de bougies de Renaud Auguste-Dormeuil. Je retrouve le sourire grâce à cette installation prêtant au rêve.
         Et c'est à la BNF que mon périple se termine. Pourquoi à la BNF ? Pour le Noctilien évidemment. Quelle aventure ! Un bus toutes les heures, vingt minutes d'attente, quinze minutes de retard pour voir sa chance de monter dans le car s'envoler. Celui là va à Brétigny, si vous allez à Choisy, il faut attendre encore quarante minutes, même si ça fait une heure que vous attendez. Vous allez à Juvisy, oui, le bus aussi y va. Vous ne pouvez pas monter, il n'y a pas assez de place. Le prochain, vous savez, celui qui passe dans quarante minutes, est terminus Juvisy. Pour ma part, j'ai eu de la chance, je suis montée dans le bus que j'attendais. Et j'ai fait le trajet assise par terre... 

      Pour une petite conclusion de cette Nuit pas comme les autres, je dirais que c'est un bon moment. On voit Paris autrement, on découvre des détails qu'on n'avait jamais vu et l'ambiance est bon enfant. En ce qui concerne l'art contemporain, certaines installations nécessitent des explications. Tout simplement parce que l'émotion ne passe pas ou que la recherche intellectuelle est trop poussée. Autrement, c'est un bilan positif, même pour le Noctilien.... Les gens ont vraiment un autre état d'esprit lors d'une Nuit Blanche.

PS : Les photos appartiennent à ma Guimauve, alors pas touche ! 

2 commentaires:

  1. Nuit Blanche, nuit d'errance?
    Ceci dit, l'art est indomptable...

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  2. Errance avec un plan voire un but... alors promenade plutôt !

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