jeudi 8 septembre 2011

Le Staff Benda Bilili : Très très fort

Comme le hasard fait bien les choses !

Après avoir erré sur les innombrables chaines qui inondent la télévision, mon père tombe sur canal + cinéma. Générique de fin, je lui demande de laisser le programme suivant, on ne sait jamais sur quoi l'on va tomber ! Et nous voilà plongés dans un documentaire français sur le Kinshasa. Une Afrique pauvre où les journalistes viennent à la rencontre de musiciens pour un reportage sur la musique de cette ville du Congo. Images tristes et fortes de réalité : des handicapés se retrouvent  sur une place et se mettent à jouer. Des textes à la fois simples et profonds qui évoquent leur vie, leur handicap et l'espoir d'un jour changer leur destin. 


(Parenthèse) : dans ce reportage on voit un train passer de villes en villes avec des hommes et des femmes sur le train, dans le train et sous le train. Il me semble que les pauvres connaissent une liberté que ceux qui ont un toit et de l'argent n'auront jamais. Ba ouai, vous vous voyez monter sur le toit du RER parce qu'il n'y a plus de place à l'intérieur ?

Les journalistes rencontrent Roger, un jeune homme jouant du satonge, une guitare monocorde. Ils décident de le présenter au groupe des personnes handicapés, le Staff Benda Bilili. Roger intègre le groupe. Tous ensemble, ils travaillent, répètent et improvisent dans le jardin zoologique de Kinshasa. On les voit dans leur quotidien, vendre des cigarettes ou encore entourés d'enfants qui poussent leur tricycle. Les journalistes se prennent au jeu et s'attachent à ces personnes au courage surnaturel. Ils décident de les aider : financer un album. L'enregistrement au studio démarre, tout progresse et leur avenir commence à s'éclaircir. 
Mais quand on a vécu toute sa vie dans la misère et que la chance frappe enfin à notre porte, il faut toujours qu'il y ait un malheur pour briser les rêves : le centre d'aide des handicapés brûle. Complètement. Il ne reste plus rien. Alors tout s'arrête. Le Staff Benda Bilili retourne vivre dans la rue, dormir sur des cartons, avec femmes et enfants. Les journalistes retournent en France avec une douleur au cœur et une promesse de revenir. 
Un an plus tard, les revoilà au Kinshasa avec dans leur valise une maison de disque et un studio d'enregistrement portatif. Ricky, le patron, reforme son groupe. Les enregistrements reprennent, cette fois-ci en plein air, et la perspective d'une nouvelle vie renait. Le label Crammed Discs produit le disque et, en 2009, on le trouve dans les bacs du monde entier. Le SBB sait que l'argent va couler à flot et que l'Europe est à portée de mains. Tous ceux qui doutaient d'eux, qui les prenaient pour des extravagants n'auront plus aucun mot à dire. Leur premier concert aux Eurokéennes de Belfort est explosif.  Il est suivi d'une tournée française et d'un passage en Allemagne et en Norvège. Le documentaire s'arrête là, sur le succès de cet orchestre sorti de l'Enfer, un Enfer qu'il avait apprivoisé mais qu'il rêvait de quitter.
 
Pour info, ils sont à l'Olympia le 11 octobre 2011 
et en tournée dans toute la France.

Petit extrait du documentaire "Benda Bilili" -à voir absolument- :


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