vendredi 30 décembre 2011

Ma première semaine des vacances de Noël

Samedi 17 décembre : dès onze heures du matin, avec ma sœur, on est dans les magasins à la recherche de...rien. Zéro idée pour mes parents. On flâne dans les galeries marchandes dans l'espoir d'une idée divine. Et elle arrive, cette idée ! Quand ma sœur aperçoit des cadres photos, c'est le miracle : et si on faisait un cadre avec d'anciennes photos ?
Direction Cultura pour l'achat d'un merveilleux cadre. Ou pas.
Ça sera l'achat de trois minis cadres en bois à suspendre à un mur. Trois cadres en bois à décorer nous-même. C'est ici que commencent les problèmes : quelle corde acheter pour suspendre les cadres ? quelle matière ? coton, nylon, plastique ? quelle couleur ? une unique couleur ou plusieurs ? avec quoi les décorer ? du sable ? du papier ? quel papier ? des perles ? .........
On est surement restées trois heures dans ce maudit magasin à se poser toutes ces questions. Mais aussi à réfléchir à la forme et à la taille du grand cadre. Un carnage.
Journée ultra productive en somme -sic-

Dimanche 18 décembre : courses de Noël avec ma maman pour mon chéri. En moins de deux heures, tout était acheté. Rapidité, efficacité, du grand art. Ça change des galères avec ma sœur -re sic-

Lundi 19 décembre : trêve.

Mardi 20 décembre : c'est reparti, avec ma sœur. On profite que mes parents travaillent pour sortir tous les paquets photos de la maison. Au moins quatre heures ont été nécessaires pour tout reprendre et pour sortir les photos des différents membres de la famille. Et où stocker ce bazar ? Dans ma chambre évidemment !  Les ennuis commencent...

Mercredi 21 décembre : on attaque la création des cadres. On commence par les trous qui permettront de glisser les cordes. Une heure pour faire deux trous. On se dit qu'il y a un problème avec la perceuse. Elle est déchargée ? Pas de soucis, on décide de partir à la recherche DU grand cadre. Direction Leroy Merlin pour enfin acheter LE cadre qui pourra contenir 12 photos. On en profite au passage pour acheter des DVD et CD qui complèteront les cadeaux pour les parents. Ba oui, que des photos, c'est lassant. Et surtout, on n'est pas sures de notre coup avec cette idée de cadre ! Alors on amortit la chute. Retour à la maison, on finit les trous et on débute les décos : sable à coller, papier fin à coller et perles grises à coller. On a tellement galéré à trouver les matériaux, à se décider et à s'imaginer ce que ça pourrait donner qu'on est vraiment contentes du résultat ! Et quel bonheur, ma chambre, elle aussi, est redécorée ! Des grains de sable partout sur le parquet et sur le lit, des traces de colle ici ou là et des photos en guise de drap, un régale !

Jeudi 22 décembre : seconde trêve avant la tempête.

Vendredi 23 décembre : tempête. On repart pour les courses. Achat de livres en supplément des autres cadeaux, courses de ma sœur pour mon copain. Retour à la maison : on positionne les photos choisies avec peine dans le grand cadre ; ma sœur découpe ces photos pour qu'elles tiennent toutes dans le cadre  ; des crises de fous rire et recollage du sable sur les petits cadres, parce qu'il tient PAS ce p***** de sable.
Et crénom de Dieu, il a fallu qu'on aille encore plus loin. Une grosse idée folle qui naviguait dans nos têtes depuis le début de la semaine émerge en début de soirée pendant que tout le reste prend forme : faire un album photos ayant pour thème "Noël". Cela signifie : recherche des photos dans les paquets, plus de 500 photos à récupérer et à trier, acheter des albums on ne sait où et y mettre les photos. Grande hésitation, grande réflexion : on n'aura jamais le temps, comment récupérer les photos alors que les parents sont en vacances et donc tout le temps à la maison ? Et si demain on ne trouvait pas d'albums photos ?

Nuit du vendredi au samedi : recherche des photos sur le carrelage froid du sellier pendant que mon père regarde la télé confortablement installé dans la canapé. Mission terminée à 2h30.

Samedi 24 décembre : achat de deux albums au BHV. Avec ma sœur, on n'est pas très rapide quand il faut prendre des décisions alors on est bien restées 20 minutes à chercher un album pratique (pas besoin de coller les photos) et pas trop laid. Retour à la maison pour finir la déco des trois cadres (passer les cordes dans les trous a été une vraie galère), pour finir les paquets cadeaux et insérer les photos "Noël" dans les albums. Tout est fini vers 18h.

Et pendant tout ce temps, un chéri malade, agonisant sur mon lit ou sur le canapé. Une sorte de larve ou de tétraplégique, au choix. D'aucune utilité.

Samedi 24 décembre, 00h40 : déballage des cadeaux.
Des trois "cadeaux photos", le grand cadre emballé dans une fausse grande enveloppe est ouvert par mes parents en premier. A peine un morceau de papier déchiré que ma mère verse déjà des larmes. C'est la première fois qu'un cadeau de Noël éveille tant d'émotion. Cette image est magique parce qu'avec de vieilles photos, un cadre (pas cher) et du collage, on peut rendre les gens plus heureux qu'en leur offrant un voyage à l'autre bout du monde, un téléphone portable, une tablette tactile ou je ne sais quoi d'autre.
Et cette réaction est le plus beau des cadeaux.

La morale de cette histoire, (la Rirette, la Rirette) c'est que les plus beaux cadeaux sont souvent les plus simples.

vendredi 16 décembre 2011

Danses partagées : Nicolas Paul réveille l'âme créative

Les 22 et 23 octobre, le Centre National de la Danse de Pantin proposait l'événement « Danses Partagées ». Rencontres entre professionnels et amateurs, le point majeur de ce projet était la venue du danseur étoile de l'Opéra de Paris, José Martinez. Actuellement directeur de la Compagnie nationale de danse à Madrid, il n'a pu venir à Paris. Au pied levé et déjà sur deux projets*, Nicolas Paul, sujet à l'Opéra, l'a remplacé avec brio en éveillant l'âme créative de tous.

Vous et la danse classique... Je pratiquais la gymnastique et le violon. Un jour, j'ai suivi ma sœur à un cours de danse. Avant tout, c'est la pratique qui m'a plu, les sensations physiques et la musique. La passion s'est créée au fur et à mesure. Je suis à l'Opéra depuis seize ans. La place de Sujet est agréable et valorisante au sein du Ballet. J'ai la chance d'avoir des rôles de solistes, de participer à un travail de groupe et à des créations contemporaines. Il faut savoir profiter de ce que l'on a même si la logique me pousse toujours à passer les concours.

Vous et le CND... Afin que l'échange avec l'Opéra de Paris ait lieu, la directrice de la danse Brigitte Lefèvre, et Monique Barbaroux, directrice générale du CND, ont été d'accord pour que je remplace José. Je pense que Madame Lefèvre a fait appel à moi parce que j'avais déjà eu l'occasion de participer à cet événement en tant qu'assistant du danseur étoile et chorégraphe Kader Belarbi. Cette expérience m'a permis de mieux préparer ce week-end où je devais gérer un échauffement et des ateliers. J'ai été épaulé par Géraldine Wiart, sur le projet dès le début. Elle est professeur à l'école de danse. Elle a une vraie expérience de pédagogue et cela a été une aide précieuse.

Vous et « Danses Partagées »... J'ai axé les ateliers sur la création chorégraphique. Je pense que les gens venaient avant tout pour José. Je ne me serai pas permis de  présenter son travail et je trouvais mal venu de proposer le mien. J'ai soumis aux danseurs une photographie issue d'un ballet classique. Sans musique, le but était de passer d'une position debout de dos à celle représentée sur l'image. Je leur ai révélé un deuxième puis un troisième cliché et c'est ainsi que chacun a créé son enchainement. A la fin de l'atelier, certains ont présenté leur travail sur une musique d'Henry Purcell. Je n'ai pas proposé de chorégraphie en guise dec onclusion. J'aurais eu l'impression d'être dans le show et non dans le partage. J'ai toujours pensé que le plus important était de faire les choses par sincérité et ça n'aurait pas été le cas.

Vous et ces photographies... J'ai passé un certain temps à les choisir parce que les images de danse représentent souvent des attitudes emblématiques et difficiles à reproduire. La position devait être à la fois complexe et réalisable techniquement. Les photographies étaient là pour aider les danseurs à développer l'imaginaire par le mouvement. Je me suis rendu compte qu'un élément qui peut paraître comme un guide pour certains, est quelque chose de totalement contraignant pour d'autres. De mon point de vue, rares sont les cadres limitant.

Vous et les danseurs de l'atelier... Le bonheur communicatif que les amateurs éprouvaient était très touchant. Je me rappelle d'un père avec sa fille. Il faisait l'exercice et elle, très jeune, dansait autour sans suivre le cadre qu'on avait essayé de s'imposer. Des images de danse fortes se sont construites. C'est aussi très intéressant d'observer la façon dont les danseurs plus expérimentés vont utiliser leur technique et arriver à une proposition personnelle. Quand on sent qu'une personne a du plaisir à pratiquer une activité qu'elle n'avait jamais faite, on a l'impression d'avoir servi à quelque chose. Ce plaisir qu'elle éprouve est pour beaucoup dans celui du public et c'est une leçon pour moi, en tant qu'interprète.

Vous et la chorégraphie... Dès lors que j'étais féru de danse, la chorégraphie a été une idée fixe. Interpréter est un plaisir différent. J'imagine mieux mon avenir sans être interprète que sans être chorégraphe. Je ne le vois pas comme une préférence. Peut-être que dans un certain sens, la vie d'interprète a des exigences qui me coutent plus que celles dues à la vie de chorégraphe. Mais je ne crois pas que ce soit la vraie explication. La seule raison, c'est le bonheur d'assembler et de mêler les choses. Tout simplement, la joie de concevoir.

Vous et votre façon de travailler... Sans photos et avec musique ! Mes pièces se construisent rarement à partir d'une histoire. L'aspect narratif du ballet m'intéresse peu. Je m'inspire beaucoup des autres arts, surtout de la peinture. J'aime que le décor soit un outil en interaction avec les danseurs et non un simple lieu.  La lumière est présente dès le départ. Je retranscris des sensations donc je ne peux pas imaginer des pas sans ressentir l'ambiance dans laquelle ils se font. Et la lumière crée cette atmosphère.

Vous et le travail de professeur... La chorégraphie tient une place trop importante pour que je parvienne à me projeter ailleurs. Et je ne sais pas ce que je pourrais enseigner. Actuellement, je pense que l'on est à un tournant, les danses se mêlent. Depuis longtemps le classique est très influencé par le contemporain. Des créations de qualité sont proposées ce qui attire de nombreux danseurs classiques. On assiste à une évolution de ce côté-là.Peut-être qu'un jour, une pratique verra le jour pour préparer les danseurs à danser, tout simplement.

*  Les 10, 12, 13 et 14  décembre, In No Sens pour le Junior Ballet du CNSMDP.
Les 17 et 18 décembre au Théâtre municipal de Fontainebleau, Voie sans voix pour le projet Incidence Chorégraphique.

Vous pouvez retrouver cette interview (avec photo) ici : http://www.bscnews.fr/201111251935/Danse/danse-partagees-nicolas-paul-reveille-lame-creative.html

samedi 10 décembre 2011

Isabelle Georges : sur les traces d'une étoile

Somewhere over the rainbow.... et Judy Garland devient une star. Un destin hollywoodien pour une enfant de la balle à découvrir dans le spectacle Une étoile et moi, interprété par Isabelle Georges et Frederick Steenbrink sous le regard complice d'Éric Métayer. Grâce à une mise en scène épurée,   les grandes lignes de la vie de cette femme sont présentées sur scène et derrière le rideau, entre projecteurs et amours. Beaucoup d'humour et de tendresse dans l'interprétation des deux acteurs à vivre du 1er au 31 décembre 2011 au Théâtre Antoine. Un moment magique.

Sur scène, Isabelle Georges est Judy Garland. Devant le rideau fermé, elle raconte au public qu'elle s'est lancée dans le musical grâce à cette star. Elle aurait pu choisir Édith Piaf mais il était difficile de l'imaginer faire

lundi 5 décembre 2011

Entrer dans la lumière

Ah le Roi Soleil ! Le plus beau de tout le Royaume. Un corps sacré mais un corps mortel. Une image soignée mais une image tronquée. Il suffit de jeter un petit coup d'œil à son Journal de santé :

à 9 ans : la petite vérole avec douleurs dorsales, pustules sur le visage et le corps
à 15 ans : une tumeur au sein droit (cautérisation)
à 17 ans : des langueurs, des fièvres et la blennorragie
à 19 ans : une fièvre typhoïde
à 22 ans : des troubles gastriques et des dysenteries
à 24 ans : la rougeole
à 47 ans : des maux de dents (cautérisation) et la fameuse fistule anale
à 48 ans : le paludisme
à partir de 50 ans : la goutte et des coliques néphrétiques
1715 : une gangrène à la jambe

Ajoutons à cela, des ennuis urinaires et un ver solitaire d'où un appétit démesuré : "J'ai vu souvent le roi manger quatre pleines assiettes de soupes diverses, un faisan entier, une perdrix, une grande assiette de salade, deux grandes tranches de jambon, du mouton au jus et à l'ail, une assiette de pâtisserie, et puis encore du fruit et des œufs durs" (propos de la princesse Palatine)

Un Roi en décomposition aux idées parfois douteuses, doté d'une mégalomanie démesurée et d'un mépris pour son peuple. Et tant d'autres choses. Comme quoi, on peut être pourri, dans tous les sens du terme, et  tout de même prospérer, donner une image grandiose et lumineuse au reste du monde. Et représenter la France. Être la France. Surtout, malgré les siècles passés, garder cette image de Soleil, de faste et de paillette. Et effacer les mauvais côtés que l'on pouvait avoir. C'est tout de même beau le pouvoir de l'Histoire, cette invention collective...

Pour en savoir plus sur la vie de Louis :
La santé de Louis XIV de Stanis Perez (Poche, 2010)
Journal de santé de Louis XIV par Stanis Perez (éd. Millon, 2006)
Sur sa fistule : http://cour-de-france.fr/article1332.html

samedi 3 décembre 2011

"Intouchables" de Toledano et Nakache


Un film drôle, certes. Touchant, c'est certain. Inspiré d'une histoire vraie. Inspiré seulement. Et pourtant, tout semble plausible. A aucun moment on tombe dans le cliché, la caricature ou le larmoyant. La pitié, qu'elle soit pour le riche handicapé ou pour le pauvre banlieusard délaissé par sa famille, n'a pas sa place dans cette histoire. Des acteurs au summum de leur jeu : François Cluzet parvient à incarner toutes les émotions de l'homme avec son seul visage et Omar Sy se révèle acteur, loin du comique que l'on connait. Deux vies qui se regardent et se vivent. Un film qui ne se raconte pas.